Pour un processus de recrutement disruptif

Imaginons Johnny se sentant seul, même entouré (comme dans l’Idole des Jeunes) parce que ce jour-là, ce sont ses enfants, David et Laura qu’il voulait avoir à ses côtés et qu’ils ne sont pas venus. Ce n’est pas leur faute, ils sont encore jeunes, mais ça lui fait mal, ça touche quelque chose de difficile à définir.

Ça se répète pendant quelques années, régulièrement. Il les attend ou s’attend à les voir mais ce n’est pas le bon jour, pas le bon moment. Il n’est d’ailleurs pas informé de tout et ne rencontre pas le professeur ou le pédiatre.

Pau à peu, l’idée s’impose à lui qu’il n’est pas pleinement reconnu dans son statut de père, à la juste place du père. Le vide que provoque l’absence de ses enfants et d’autres interactions, c’est une part du père qui meurt en lui. Il y a certaines choses qu’on n’attend finalement pas de lui.

Dans le quotidien, cela ne modifie pas son comportement ; il continue d’assumer ses responsabilités, notamment en aidant financièrement, matériellement. Son amour pour ses enfants n’a pas changé, même s’il ressent une profonde injustice.

Le vide créé, la part du père qui n’a pas pu pleinement transmettre est une réalité douloureuse, aussi réelle que les moments de bonheur qu’il a partagés avec eux.

Au moment du testament, au moment de léguer un héritage, la transmission est impossible. Sa place telle qu’elle s’est construite en réalité, l’a amputé d’une capacité à transmettre.

Imaginons un employé qui a une place bien définie dans un organigramme. Cette place lui confère des responsabilités qu’il assume pleinement. Mais son rôle n’est pas reconnu : il n’a pas le niveau d’information ou d’interaction qu’il devrait avoir.

Peu à peu, l’idée s’impose à lui qu’il n’est pas pleinement reconnu dans son rôle. Il vit une certaine forme d’injustice. Sa place répond à ses compétences mais pas à ce qu’il peut insuffler en plus dans l’entreprise.

Il continue à mener ses missions consciencieusement et respecte toutes les procédures. Il a bien compris qu’on n’en attend pas plus. Il ne s’engagera pas plus dans son travail.

Je ne connais Johnny, à part ses chansons que j’écoutais sur des 33 tours en vinyl mais je constate dans mon travail combien l’écart entre ce que perçoit l’employé de son rôle et ce qu’en considère son employeur est parfois vécu comme une injustice. Ce simple sentiment d’injustice ampute la capacité d’engagement alors que le salarié possède mille richesses à transmettre à l’entreprise.

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