Conserver un espace de deuil digne : un défi majeur mais nécessaire
Introduction : une réalité souvent sous-estimée
Que se passe-t-il dans votre établissement lorsqu’un résident décède ?
Combien de familles ont quitté votre établissement avec le sentiment que le départ de leur proche a été géré à la hâte, que leur deuil n’a pas été pris en compte !
Une amertume qui gâche d’un coup une relation tissée sur plusieurs années.
La libération rapide de la chambre, qui répond aux enjeux économiques, reste cependant compatible avec le respect du deuil des familles, la sérénité des équipes et le bien-être des autres résidents.
Elle est au cœur d’enjeux complexes et a des conséquences profondes et durables.
Incontournable, elle est le point final de votre accompagnement. Elle est ausi l’occasion de valoriser l’humanité de l’ensemble de votre activité.
Une tâche qui impose un minimum d’humanité et, demeure très exigeante en terme organisationnelle. Une démarche qui s’anticipe et se construit à l’avance afin de d’impliquer tous les professionnels et de les
Néanmoins, si vous n’avez pas pu anticiper, n’improvisez pas non plus : voici quelques jalons qui guideront une première démarche de libération de la chambre du défunt.
Votre établissement est souvent amené à libérer rapidement les chambres pour maintenir son taux d’occupation. Entre impératifs économiques et humanité, un fragile équilibre doit être trouvé. Les conséquences d’un empressement mal géré ont des conséquences parfois durables et peuvent porter atteinte à votre réputation.
Voici les points que devez-vous absolument préserver :
- Qualité de l’accompagnement des familles endeuillées
- Equilibre émotionnel des professionnels
- Maintien d’un bon climat ambiant : cherchez les signaux faibles
- Risque réputationnelle de l’Ehpad au niveau local
Les impacts sur les personnes et sur l’établissement ne dépendent pas de la rapidité avec laquelle la chambre a été libérée mais de la façon dont ces effets ont été pris en compte.
Assurez-vous dans un premier temps que vous et les acteurs clefs de cette tâche garde à l’esprit ces 4 impacts : Famille – Equipes – Climat – Réputation
Vous pouvez alors entamer le processus de libération de la chambre et d’attribution à un nouveau résident.
- Les familles : le temps et l’espace sont indispensables au deuil. Ne pas presser et proposer des lieux pour les différentes étapes du deuil en Ehpad.
- Les soignants : la charge émotionnelle exige un soutien adapté. A défaut, une écoute et une attention renouvelées sur plusieurs semaines.
- Les résidents et le climat : tenir compte des émotions et des changements d’humeur général dans ce contexte. Être en mesure de parler de la mort avec les résidents s’ils le souhaitent. Vous avez l’opportunité de transformer cet évènement en une opportunité d’aborder un sujet tabou auquel tout le monde pense.
- L’établissement et sa réputation : s’assurer d’une communication fluide et transparente. Ne pas laisser le soupçon s’immiscer, les ragots se développer.
Ces questions sont fondamentales pour identifier les leviers d’amélioration
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Nathalie Firminy – Thanadoula : Le Deuil est un chemin de retour à la Vie
L’accompagnement au deuil est une compétence désormais incontournable dans les Ehpad.
Nathalie Firminy est facilitatrice du deuil et thanadoula, certifiée par David Kessler — l’un des plus grands experts mondiaux du deuil et co-auteur du célèbre Les Cinq Étapes du Deuil. Forte de plus de 25 ans auprès de publics vulnérables, elle s’est spécialisée dans l’accompagnement holistique du deuil.